Un souvenir extraordinaire… Stéphane Abry

Nous sommes le 02 juin 2015…

En ce début de matinée, le ciel est dégagé de ce côté du col du Saint-Gothard. Je me suis connecté à ma partie mentale “mode compétiteur” que j’utilise peu car d’une manière générale la compétition n’est pas mon truc. Mais là, j’en ai besoin. J’ai 80 km à courir aujourd’hui et j’attaque par un passage à plus de 2100 mètres d’altitude. 

Je me fixe sur mes pas, sur mes sensations, je focalise mon cerveau sur la réussite de cette montée, ne pas y traîner des heures. Son dénivelé me fait gonfler les quadriceps déjà malmenés depuis plusieurs jours d’ultra marathon sur l’asphalte. Je garde le rythme. J’essaye de profiter du magnifique paysage alpin qui m’est offert. Je respire cet air frais. Je me gave de gels énergétiques pour ne pas lâcher ce défi. Gravir cette pente pour ensuite être libéré de ce dénivelé avalé de bon matin. Je refuse de ralentir juste parce que mon corps le réclame. Je sais que ça passera… 

J’aime sentir la transpiration sur ma peau, la chaleur dégagée par mon corps, boire de grandes gorgées. Ne rien lâcher, car il y a toujours un moment où le corps s’adapte. La tête et le corps s’accordent, trouvent un terrain d’entente. Ils arrêtent de se disputer le pouvoir. Ils s’harmonisent mais la trêve n’est jamais éternelle alors il faut saisir ces moments de grâce et profiter… 

Je ne le sais pas encore, mais je vivrais dans quelques kilomètres un de mes plus beaux souvenirs de course à pied. Je descendais en direction d’Airolo. Je courais les bras grands ouverts, en croix, seul, au milieu de la route, le regard rempli de larmes de bonheur, vivant à fond ma vie de coureur. Je me voyais flotter au-dessus de la route, je volais, frappais avec légèreté le goudron posé là, sur la montagne. Je me sentais vivant. Un peu sous hypnose, plongeant à cœur perdu dans un état de conscience modifiée, j’ai eu à plusieurs reprises l’impression de quitter mon corps.

Ensuite, je me régale de certains passages, dans ces fameux murs de neige, ou près de ruisseaux alpins qui longent la route. Ça y est mon corps s’adapte, et je prends conscience que je vis un de mes rêves… Je suis en train de réaliser le Tour de Suisse en COURANT !

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