Parfois le sport agit comme un détonateur. Une course anodine déclenche une détonation soudaine. La déflagration ravage tout sur son passage. Et plus rien ne saurait être comme avant…
C’était supposé être une course de mise en jambe à la sortie d’un hiver particulièrement studieux. Je m’étais entraîné vraiment dur. 40 km pour lancer une saison. Mais non…
Plutôt 40 km de torture. 40 km à me demander ce que je faisais là. 40 km à essayer de trouver une bonne excuse pour abandonner sans perdre la face. Je n’en ai pas trouvé alors j’ai franchi la ligne tant bien que mal. Très loin de ce que j’espérerais. Mais plus que le résultat, ce jour-là j’ai pris une claque. Ce fut terriblement douloureux. Ce jour-là, j’ai su. J’ai su que ça ne pouvait plus continuer. Pas comme ça. Faire autant d’effort et de sacrifices pour ça ? Non. Il fallait tout revoir, tout repenser.
Repartir de zéro.
Alors j’ai rangé mes chaussures dans un placard que j’ai fermé pendant 9 mois. Autant de temps que j’ai passé enfermé chez moi, sans courir. J’ai lu une pile gigantesque de livres. Je me suis questionné sur ce que je faisais, sur mes motivations profondes, sur les moyens que je pouvais mettre en œuvre pour m’améliorer et atteindre mes vrais objectifs.
Cette période, ce fut une “ultra-introspection”. Un défi personnel au pays de l’inconfort. J’en suis ressorti transformé. J’ai totalement changé ma philosophie de vie après cela. J’ai mis en place un nouveau cadre que je ne cesse de perfectionner. J’aborde désormais le sport comme un outil de développement. Surtout, j’ai trouvé ma cause noble, et le sens profond que je recherchais. Tout est devenu plus facile. L’entraînement n’en n’était plus. Mes performances se sont améliorées. J’ai pu atteindre le top 10 sur l’UTMB, une belle consécration personnelle. J’ai aussi pu me lancer dans des défis plus fous les uns que les autres. Désormais j’ai soif d’inconfort. J’ai faim d’impossible.
Tout vient de ce jour. Tout vient de cette claque.
Il faut parfois passer par bien des douleurs pour trouver sa véritable voie et son authentique voix pour pouvoir hurler tout son bonheur sur la ligne d’arrivée.
Merci à Stéphane Brogniart pour le temps qu’il m’a accordé. N’hésitez pas à le suivre sur Instagram et Facebook pour suivre son actualité et ses dernières aventures.