Marco Odermatt, la confirmation d’un génie

Sous le soleil radieux de Courchevel, un skieur à la combinaison rouge caresse la neige. Ses courbes sont parfaites. Il glisse à une vitesse folle, tout en fluidité et en grâce. Malgré la glace, la pente et les sauts, tout semble si facile. Il vole… Puis franchit la ligne… Première place… Nouvelle démonstration. 

Ce jour-là, Marco Odermatt a découpé la piste et atomisé la concurrence. Sa première victoire en Descente était une évidence tant son talent est immense. On savait qu’elle arriverait rapidement. Il s’est offert le luxe de l’obtenir aux championnats du monde. Tout au long de l’hiver, Marco Odermatt a impressionné. Avec deux titres mondiaux, un gros globe de cristal, et deux petits globes, il a tout raflé. À seulement 25 ans, il confirme ce que l’on imaginait : Le nouveau génie du ski, c’est lui. Une question reste : Jusqu’où ira t-il ?

Une saison impressionnante

Après son titre olympique et son premier globe de cristal la saison dernière, Marco Odermatt devait confirmer. Très attendu, il a tout de suite marqué son territoire en gagnant dès la première course à Solden en Géant. Puis il a su enchaîner les podiums en descente et en super-G avec une régularité affolante (13 victoires au total, sans les mondiaux). Le seul géant sur lequel il ne figure pas au podium, il n’était pas au départ… En Super-G non plus, il n’a pas quitté la boîte. En Descente, Odi a montré ses progrès en se plaçant régulièrement dans le top 3, jusqu’à la consécration du titre mondial en guise de premier succès dans la discipline phare. Un tel niveau, si jeune, dans une discipline qui demande tant d’expérience est très rare. 

Durant cette saison, le skieur suisse a été d’une régularité remarquable. Ses adversaires étaient pourtant bien là pour le gêner dans son accession au trône. Kilde notamment a lui aussi été très fort et très constant dans les disciplines de vitesse. Mais Odermatt n’a jamais vacillé. Il a semblé insensible à la pression en multipliant les chefs-d’oeuvres. À Bormio par exemple, où il est parvenu à creuser des écarts monumentaux sur une piste extrêmement difficile, ou encore à Courchevel lors des mondiaux. 

Cerise sur le gâteau : Lors des finales, il va chercher le record du nombre de points obtenu sur une saison qui appartenait à la légende Hermann Maier. Et avec sa 13ème victoire sur une saison, il égale le record de succès en un hiver. Quelle saison d’anthologie !

Pour moi, c’est véritablement l’athlète de l’hiver. À chaque course, j’étais impatient de le voir s’élancer. Il dégage de la sérénité sur les skis. Il pousse le portillon et c’est parti… On sait que l’on va avoir droit à un récital. Courbe après courbe, il ne fait presque aucune erreur. Il taille les trajectoires au cordeau avec un toucher de neige fantastique. Son talent lui permet de s’adapter à tous les terrains. 

Ce qui impressionne également chez lui, c’est son calme. Il ne tremble jamais. Que ça soit en Géant lorsqu’il faut gérer son avance, ou en Super-G, il est toujours en maîtrise. Dans la cabane de départ, on le voit parler, souriant, détendu. Le ski parait si simple avec lui…

Un talent brut

Marco Odermatt est un athlète exceptionnel. Depuis ses titres mondiaux en junior, son éclosion au plus au niveau n’était qu’une question de temps. Mais tout cela ne tombe pas du ciel bien évidemment. Le suisse est un travailleur acharné, soucieux du moindre détail. Il a à cœur d’être entouré de toute l’équipe Suisse. Il a beaucoup appris de Beat Feuz et de Carlo Janka, deux légendes de ce sport. Et l’on voit qu’il retient bien les leçons.

Autour de lui, il a su garder un entourage stable pour progresser. Très méticuleux sur son matériel, il a d’ailleurs prolongé son contrat avec son équipement de ski jusqu’en 2026. En somme, le succès ne lui fait pas perdre la tête. Il reste humble, les pieds sur terre. C’est en cela qu’il est aussi très inspirant.

Quel futur pour Odermatt ? 

S’il fallait noter un petit point noir dans sa saison, ça serait sa blessure au genou qui l’a gêné quelques semaines. Sa solidité sur les skis paraît si forte, que c’est bien le seul obstacle qui pourrait bousculer son hégémonie aujourd’hui. Car n’ayons pas peur de le dire : La classe qu’il affiche fait penser à celle de Marcel Hirscher. Alors est-ce le début d’un règne sans partage du Suisse ? Ou quelqu’un arrivera t-il à se hisser à son niveau ?

Paraît-il que plus jeune, il manquait ses podiums car il repartait skier. Il va vite s’habituer à passer du temps sur la boîte. Bien sûr, j’aimerais qu’un français vienne le concurrencer. Mais je crois que l’on assiste actuellement à la naissance d’une légende. C’est toujours un moment particulier, qui fait naître un mélange de fascination et d’admiration. Devant un tel phénomène, je retrouve des émotions de l’enfance… 

Alors que la saison se termine, je garde en tête ses courses spectaculaires. Je revois ses lignes parfaitement taillées. Je revois ses sauts, je revois sa glisse impeccable. Et je le revois lever irrémédiablement les bras… 

Même si vous n’êtes pas un adepte des sports d’hiver, allez l’admirer dans ses œuvres !

Chapeau Odi !

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :