
L’antenne du Mont Ventoux habite mon imaginaire depuis toujours. Sa ligne de crête, qui émerge de nulle part, sans prévenir, m’a toujours happé. Sa beauté me fascine, quelque soit la saison ou l’heure de la journée. Les mythes, les drames, les exploits qui se sont produits sur ces pentes renforcent l’envoûtement qu’il me produit.
Ce Géant est une légende qui trône avec toute puissance au milieu des plaines de la provence. Il domine tout. La blancheur de son sommet le rend si unique. Il frappe tant, que je n’ai jamais oublié la première fois que je l’ai vu. Je peux me souvenir de chacune de mes ascensions car aucune n’est semblable. Chacune est une épopée.
J’aime l’admirer au lever du soleil. Il attend patiemment de dévorer les aventuriers téméraires qui s’y risquent. Il semble si paisible. Ses roches pâles sont comme l’écume du ciel azur, qui se serait échouée contre les pentes de ce mastodonte.
Je respire les embruns que dégage cette crête, qui telle une vague immense, m’a submergé dès mon plus jeune âge. L’antenne du sommet est le phare qui guide mes songes dans la pénombre. D’où que je sois, je perçois sa lumière verte qui m’aide à me débattre contre les courants pour aborder l’avenir avec force et panache.
Cette antenne, c’est l’objectif, le phare, le trophée. C’est la plume de mon stylo que je perçois tout là haut. C’est la plume de mon stylo, avec laquelle j’affronte la vie.